Johann Christoph Friedrich Schiller |
Le 7 mai dernier, soir de l'élection présidentielle française, le nouvellement élu Emmanuel Macron se présentait devant la pyramide du Louvre sur l'air de l'Ode à la joie.
Cette oeuvre musicale écrite par Ludwig Von Beethoven en 1823 est aussi l'hymne européen depuis 1971 (suite à une proposition de Richard Coudenhove-Kalergi plusieurs années auparavant).
Or, on oublie trop souvent qu'il s'agit à l'origine d'un poème de Schiller écrit en 1785 :
O Joie, belle étincelle divine,
Fille de l'Elysée,
Nous entrons ivres d'enthousiasme,
Ô Déesse, dans ton sanctuaire.
Tes charmes réunissent
Ce que la mode sépare ;
Tous les hommes deviennent frères
Là où tes douces ailes reposent.
Chœur
Soyez unis êtres par million !
Qu'un seul baiser enlace l'univers !
Frères, au-dessus du pavillon des étoiles
Doit résider un père bien-aimé !
Que celui qui a l'inestimable bonheur
D'être l'ami d'un ami,
Que celui qui a conquis une douce femme
Unisse sa joie à la nôtre !
Et aussi celui qui n'a qu'une âme
Sur la terre ;
Et celui qui n'a jamais connu cela s'éloigne
En pleurant de notre cercle !
Chœur
Que tout ce qui habite le globe
Rende hommage à la sympathie !
Jusqu'aux étoiles ils aspirent,
Où l'inconnu trône.
Tous les êtres puisent la joie
Aux seins de la nature ;
Tous, bons et méchants,
Suivent ses traces de rose.
Elle nous donne les baisers
Et la vigne, l'ami, fidèle jusqu'à la mort ;
Le vermisseau lui-même connait la volupté
Et le Chérubin est devant Dieu.
Chœur
Vous vous prosternez, millions d'êtres ?
Monde, pressens-tu ton créateur ?
Cherche-le au-dessus de la voûte des étoiles,
C'est au-dessus des étoiles qu'il doit habiter.
La joie est le moteur puissant
Dans l'éternelle nature.
La joie, la joie fait tourner les rouages
Dans la grande horloge du monde.
Elle fait sortir les fleurs de leurs germes,
Briller le soleil au firmament,
Rouler dans l'espace les sphères
Que l'astronome ne connaît pas.
Chœur
Joyeux comme le soleil qui vole
A travers les splendides plaines du ciel,
Courrez, frères, votre carrière,
Heureux comme le héros qui court à la victoire.
Du miroir étincelant de la vérité
La joie sourit à celui qui la cherche.
Sur le sentier escarpé de la vertu
Elle soutient les pas du malheureux.
Sur les hauteurs rayonnantes de la foi
On voit flotter sa bannière,
A travers l'ouverture des sépulcres brisés
Elle se tient dans le chœur des anges.
Chœur
Souffrez avec courage millions d'êtres !
Souffrez pour un monde meilleur !
Là haut, au-delà de la voûte étoilée
Un Dieu puissant vous récompensera.
On ne peut récompenser les Dieux,
Il est beau de leur ressembler.
Que les pauvres et les affligés se mêlent,
Et se réjouissent avec les joyeux.
Que la haine et la colère soient oubliées,
Que notre ennemi mortel soit pardonné,
Que nulle larme ne fatigue ses yeux,
Que nul remords ne le ronge.
Chœur
Anéantissons le souvenir des offenses !
Que le monde entier soit réconcilié !
Frères, au-dessus du dôme des étoiles,
Dieu juge comme nous jugeons.
La joie pétille dans les verres,
Dans les flots dorés de la vigne,
Les Cannibales puisent la douceur,
Le désespoir y puise du courage.
Frères, levez-vous de vos sièges
Quand le verre rempli circulera,
Laissez l'écume de la boisson enivrante jaillir vers le ciel :
Offrez ce verre au bon génie.
Chœur
A celui que les astres célèbrent,
A celui que chante l'hymne du Séraphin !
Ce verre au bon génie
Au-dessus de la voûte des étoiles !
Courage et fermeté dans les souffrances !
Secours à l'innocent qui pleure,
Éternité de serments,
Vérité envers l'ami et l'ennemi,
Virile fierté devant les trônes des rois,
Frère ce qu'il faut sacrifier nos biens et notre vie, —
Au devoir accompli sa couronne,
Le malheur au mensonge !
Chœur
Fermez le cercle sacré,
Jurez par ce vin doré :
Être fidèle à vos serments,
Jurez-le par le souverain céleste.
Affranchissement des chaînes de la tyrannie,
Générosité envers le méchant,
Espoir sur le lit de mort,
Grâce sur l'échafaud !
Que les morts vivent aussi !
Buvez, frères, et répétez à la fois
Que tous les péchés soient pardonnés,
Et que l'enfer ne soit plus !
Chœur
Une douce gaieté à la dernière heure !
Un doux sommeil dans le tombeau !
Frère, une sentence de paix
Sur les lèvres de Celui qui juge les morts !
L'arbre de vie de la Kabbale constitué notamment par 10 Séphiroth (sphères). |
Tout dans ce poème fleure le mondialisme et son origine profonde, le kabbalisme et par ricochets le panthéisme, la gnose et la pensée maçonnique.
"Les étincelles divines" sont un principe typiquement kabbaliste (lors de la brisure des vases -la chevirat hakelim-, les étincelles divines se sont éparpillées en dehors de ceux-ci).
Même remarque concernant le "Chérubin"et le "Séraphin" ou encore "l'espace des sphères que l'astronome ne connaît pas", l'allusion aux sphères (Séphiroth) de l'arbre de la Kabbale est on ne peut plus explicite.
Les clins d’œil à l'idéologie maçonnique sont aussi nombreux, de la "voûte étoilée" à la "Déesse dont les charmes réunissent ce que la mode sépare" et qui fait "que tous les hommes deviennent frères" là où ses "douces ailes reposent".
Comment ne pas songer ici à Isis la déesse égyptienne, veuve d'Osiris ?
Isis qui inspira tant les maçons et occultistes et qui figure la Veuve dont les maçons se disent les fils.
Isis ailée protégeant Osiris momifié. |
A noter que, deux ans plus tôt, en 1783, Schiller écrivait déjà "la cabale et l'amour".
On l'aura compris, le choix de l'Ode à la Joie en tant qu'hymne européen est dû à tout sauf au hasard. Il y avait la nécessité d'une oeuvre qui sonne très bien musicalement parlant mais qui surtout soit porteuse d'un type de message bien particulier, seulement compréhensible par certains initiés (dont faisait bien sûr partie Coudenhove-Kalergi).
Par conséquent, la décision prise par Macron et ses conseillers le 7 mai dernier pour fêter la victoire d'En Marche résonne tel un coup de semonce occulte adressé aux défenseurs de la France et de son identité et surtout comme une promesse de servilité destinée aux grands architectes du mondialisme.
{Article intéressant bien que très favorable à la franc-maçonnerie concernant la filiation entre l'oeuvre de Schiller et celle de Beethoven.}
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire