Le problème kosovar est très loin d'être réglé dans les Balkans.
L'OTAN ayant arraché par la force cette province à la Serbie en 1999, les conséquences continuent de s'abattre sur une région qui tel un tas de fagots secs ne demande qu'à s'embraser.
Il est aujourd'hui question d'une possible unification entre l'Albanie et le Kosovo.
Si cette union se réalisait, les Balkans seraient à nouveau telle une plaie à vif placée au cœur de l'Europe.
Les minorités albanaises de Macédoine comme celles du Monténégro seraient elles aussi tentées par les parfums de l'indépendance voire du rattachement à la "Grande Albanie" poussant ainsi toute cette partie de l'Europe dans un magma chaotique dont les répercussions sont difficilement imaginables.
Après le Kosovo le 11 juin, c'est au tour de l'Albanie d'être convoquée à des élections législatives ce dimanche. Avec, en toile de fond, une «question nationale albanaise» irrésolue
Dimanche 25 juin, les Albanais sont appelés aux urnes pour solder la crise politique qui paralyse Tirana depuis des mois. Sous la pression de l’Union européenne et des Etats-Unis, le premier ministre social-démocrate, Edi Rama (PS) et le chef du Parti démocratique (PD), Lulzim Basha, se sont entendus pour organiser des législatives que l’opposition a longtemps menacé de boycotter. Si l’Albanie est, malgré tout, considérée comme un «pays stable» dans les Balkans, la «question nationale albanaise» a fait son retour dans les agendas régionaux.
Mi-avril, Edi Rama a provoqué une petite tempête en expliquant que si l’intégration européenne de son pays tardait à se concrétiser, la question de l’unification de l’Albanie et du Kosovo «ne pourrait plus être exclue». Placé sous le protectorat des Nations unies en 1999, Pristina a proclamé son indépendance en 2008. Les Occidentaux ont exclu la perspective d’une fusion des deux Etats, mais celle-ci est toujours revendiquée par le principal parti d’opposition du Kosovo, Vetëvendosje. Une formation qui a obtenu 27% des suffrages lors des élections du 11 juin et talonne la coalition des anciens commandants de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK), qui ne devrait pas être en mesure de dégager une majorité.
Droit à l’autodétermination toujours revendiqué
La formation d’un gouvernement kosovar conditionne la reprise du «dialogue» mené entre Pristina et Belgrade sous l’égide de l’UE, «dialogue» qui représente la clé de la «stabilité régionale» selon les Occidentaux. Or, durant la campagne électorale, Vetëvendosje a relativement peu parlé de «l’unification nationale», se concentrant sur les questions économiques et sociales, mais il n’entend pas renoncer au droit à «l’autodétermination». Les militants du parti rejettent le drapeau du Kosovo – choisi par les «parrains» occidentaux du pays – et ne brandissent que la bannière rouge frappée de l’aigle noir de l’Albanie.
La question de «l’unification nationale» est d’autant plus explosive que d’importantes minorités albanaises vivent également dans les Etats voisins, notamment en Macédoine, dangereusement fragilisée ces dernières années. Les sociaux-démocrates (SDMS) macédoniens ont fait le choix, après les élections du 11 décembre dernier, d’une alliance avec les partis albanais du pays, et sont parvenus à former une coalition d’alternance. Mais les nationalistes du VMRO-DPMNE dénoncent la «plateforme» commune adoptée fin décembre à Tirana par tous les partis albanais de Macédoine, y voyant une preuve flagrante de l’ingérence de l’Albanie voisine dans les affaires intérieures du pays.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire