mardi 27 juin 2017

Israël et la déstabilisation de la Syrie



Voici l'occasion d'insister sur la participation directe d'Israël dans le conflit qui ensanglante la Syrie depuis plusieurs années.
Rappelons que le plateau du Golan est occupé depuis 1967 par Israël alors que celui-ci est un territoire syrien.
En lisant l'article du Point, on comprendra mieux les pressions qui se font toujours plus fortes sur l'Iran et tous ceux qui, tel le Qatar, entretiennent des relations dénuées d'hostilité avec Téhéran.
Par ailleurs, notons que la Russie, bien qu'elle soutienne officiellement le régime syrien, ne prend manifestement aucune mesure directe contre les actions israéliennes, l'art du double-jeu à la Poutine...
Petit florilège d'articles parus depuis 8 jours :

Selon le Wall Street Journal, l'Etat hébreu fournirait de l'aide matérielle et financière à certains groupes rebelles syriens situés sur le plateau du Golan. Un rapprochement qui aurait commencé début 2013.
En 2014, les relations entre Tsahal et certaines factions rebelles syriennes étaient déjà bien établies puisque la Fnuod, une force d’observation de l’ONU basée sur le Golan depuis 1974, a transmis au Conseil de sécurité un rapport constatant une augmentation des contacts entre Tsahal et des Syriens. Au cours de plusieurs de ces rencontres qui se déroulaient le long de la ligne de démarcation entre Israël et la Syrie, la Fnuod a d’ailleurs constaté que les premiers transmettaient des caisses aux seconds. Et en d’autres occasions, que les Israéliens laissaient des Syriens en civil et en bon état de santé pénétrer dans leur pays pour y participer à des réunions. Objectif ? Obtenir des informations bien sûr mais en donner également puisque dispose de photos satellites des positions de l’armée syrienne et du Hezbollah.
 Depuis le rapport de la Fnuod, l’Etat hébreu a encore renforcé ses liens avec les rebelles en fournissant des vivres, des vêtements et du matériel à plusieurs villages du Golan. Selon des informations dignes de foi, ces colis ne portent généralement pas d’étiquette permettant de deviner leur origine. La plupart des livraisons se déroulent durant la nuit grâce à une porte de la «barrière de sécurité» séparant l’Etat hébreu de la Syrie en guerre.

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé samedi un secteur en Syrie d'où avaient été tirés peu auparavant dix projectiles vers la partie du plateau du Golan occupée par Israël, l'agence de presse officielle syrienne faisant état de plusieurs morts. L'armée de l'air israélienne a entre autres visé deux chars du "régime syrien" dans la partie nord du Golan, a indiqué un de ses porte-parole, précisant que les projectiles tirés n'avaient pas fait de victime en Israël.
 Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la frappe israélienne a tué deux soldats syriens. L'agence de presse officielle syrienne Sana a fait état de plusieurs morts, sans en préciser le nombre, et a accusé Israël de soutenir les rebelles."L'ennemi israélien continue de soutenir les terroristes (...) et son aviation a tiré plusieurs projectiles (...) qui ont visé (...) la province de Qouneitra, faisant des martyrs et des dégâts matériels", a indiqué Sana.

L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir ciblé des positions du régime syrien en représailles à des projectiles qui ont frappé le plateau du Golan, le second incident du genre en deux jours.L'armée "a ciblé deux postes d'artillerie et un camion de munitions appartenant au régime syrien", a-t-elle indiqué dans un communiqué, soulignant qu'elle avait ordonné aux civils israéliens de se tenir éloignés des zones proches de la localité syrienne de Qouneitra, où les combats entre régime et rebelles sont intenses.

Le vrai danger pour Israël est bien le Hezbollah. Cette milice de combattants chiites, bras armé de l'Iran au Liban, a pris un poids nouveau dans la guerre civile syrienne. Dévolu par Téhéran à soutenir Bachar el-Assad, le Hezbollah a profité de la faiblesse et de la désorganisation de l'armée syrienne pour devenir l'une des forces combattantes sur lesquelles s'appuient les Russes. Comme ce fut le cas lors de la prise d'Alep. Ce qui lui a permis d'améliorer considérablement son armement, grâce à des livraisons iraniennes et russes. Au point d'avoir aujourd'hui la dotation d'une armée régulière de la région. Ce qui a valu aussi au Hezbollah de participer à la conférence internationale sur le sort d'Alep. Une première pour une organisation considérée comme terroriste par la plupart des institutions internationales.Devant cette montée en puissance d'un ennemi qui, depuis 1980 et l'invasion du Liban, a promis sa perte, Israël ne reste pas inactif. Mais le fait discrètement en évitant toute action qui pourrait être considérée comme une provocation. L'État hébreu est devenu le soutien actif de certains groupes rebelles anti-Assad. Clandestinement, Israël leur procure des vivres, du carburant et des médicaments. Et si les Israéliens se défendent de fournir directement des armes à ces mouvements, ils donnent de l'argent à leurs chefs pour en acheter et payer leurs hommes. Une unité spéciale de Tsahal a même été créée pour faire la liaison avec ces maquis. Au risque d'aider des combattants plus ou moins proches de la mouvance islamiste.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu néglige manifestement ce piège. Son objectif est de s'assurer, grâce à ces groupes, une sorte de zone tampon le long des frontières d'Israël. Pour le jour où le Hezbollah, avec le soutien de la bête noire d'Israël qu'est l'Iran, déciderait de passer à l'action au-delà de la frontière syrienne. Ce moment pourrait venir plus vite que prévu et obligerait l'État hébreu à sortir de sa prudente réserve. Signe précurseur : il y a deux mois, avec l'approbation de son sponsor de Téhéran, le Hezbollah a créé « une brigade pour la libération du Golan ».

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